童年敘事專題-選文分析(一)
Georges Perec(波蘭猶太裔法國作家, 1936-1982)
1. 培瑞克,《W或童年回憶》:最早的童年回憶,第一次認字母
(Georges Perec, W ou le souvenir d’enfance. Paris : Denoël, 1975,.chapitre IV, pp.25-28)
IV
Je ne sais où se sont brisés les fils qui me rattachent à mon enfance. Comme tout le monde, ou presque, j’ai eu un père et une mère, un pot, un lit-cage, un hochet, et plus tard une bicyclette que, paraît-il, je n’enfourchais jamais sans pousser des hurlements de terreur à la seule idée qu’on allait vouloir relever ou même enlever les deux petites roues adjacentes qui m’assuraient ma stabilité. Comme tout le monde, j’ai tout oublié de mes premières années d’existence.
Mon enfance fait partie de ces choses dont je sais que je ne sais pas grand-chose. Elle est derrière moi, pourtant, elle est le sol sur lequel j’ai grandi, elle m’a appartenu, quelle que soit ma ténacité à affirmer qu’elle ne m’appartient plus. J’ai longtemps cherché à détourner ou à masquer ces évidences, m’enfermant dans le statut inoffen- sif de l’orphelin, de l’inengendré, du fils de personne. Mais l’enfance n’est ni nostalgie, ni terreur, ni paradis perdu, ni Toison d’or, mais peut-être horizon, point de départ, coordonnées à partir desquelles les axes de ma vie pourront trouver leur sens. Même si je n’ai pour étayer mes souvenirs improbables que le secours de photos jaunies, de témoignages rares et de documents dérisoires, je n’ai pas d’autre choix que d’évoquer ce que trop longtemps j’ai nommé l’irrévocable; ce qui fut, ce qui s’arrêta, ce qui fut clôturé : ce qui fut, sans doute, pour aujourd’hui ne plus être, mais ce qui fut aussi pour que je sois encore.
*
Mes deux premiers souvenirs ne sont pas entièrement invraisemblables, même s’il est évident que les nombreuses variantes et pseudo-précisions que j’ai introduites dans les relations-parlées ou écrites-que j’en ai faites les ont profondément altérés, sinon complètement dénaturés.
Le premier souvenir aurait pour cadre l’arrière-boutique de ma grand-mère. J’ai trois ans. Je suis assis au centre de la pièce, au milieu des journaux yiddish éparpillés. Le cercle de la famille m’entoure complètement : cette sensation d’encerclement ne s’accompagne pour moi d’aucun sentiment d’écrasement ou de menace ; au contraire, elle est protection chaleureuse, amour : toute la famille, la totalité, l’intégralité de la famille est là, réunie autour de l’enfant qui vient de naître (n’ai-je pourtant pas dit il y a un instant que j’avais trois ans ?), comme un rempart infranchissable.
Tout le monde s’extasie devant le fait que j’ai désigné une lettre hébraïque en l’identifiant : le signe aurait eu la forme d’un carré ouvert à son angle inférieur gauche, quelque chose comme
et son nom aurait été gammeth, ou gammel1. La scène tout entière, par son thème, sa douceur, sa lumière, ressemble pour moi à un tableau, peut-être de Rembrandt ou peut-être inventé, qui se nommerait « Jésus en face des Docteurs »2.
Le second souvenir est plus bref ; il ressemble davantage à un rêve ; il me semble encore plus évidamment fabulé que le premier ; il en existe plusieurs variantes qui, en se superposant, tendent à le rende de plus en plus illusoire. Son énoncé le plus simple serait : mon père rentre de son travail; il me donne une clé. Dans une variante, la clé est en or ; dans une autre, ce n’est pas une clé d’or, mais une pièce d’or ; dans une autre encore, je suis sur le pot quand mon père rentre de son travail ; dans une autre enfin, mon père me donne une pièce, j’avale la pièce, on s’affole, on la retrouve le lendemain dans mes selles.
1. C’est ce surcroît de précision qui suffit à ruiner le souvenir ou en tout cas le charge d’une lettre qu’il n’avait pas. Il existe en effet une lettre nommée « Gimmel » dont je me plais à croire qu’elle pourrait être l’initiale de mon prénom ; elle ne ressemble absolument pas au signe que j’ai tracé et qui pourrait, à la rigueur, passer pour un « men » ou « M ». Esther, ma tante, m’a raconté récemment qu’en 1939-j’avais alors trois ans- ma tante Fanny, la jeune sœur de ma mère, m’amenait parfois de Belleville jusqu’à chez elle. Esther habitait alors rue des Eaux, tout près de l’avenue de Versailles. Nous allions jouer au bord da la Seine, tout près des grands tas de sable ; un de mes jeux consistait à déchiffrer, avec Fanny, des lettres dans des journaux, non pas yiddish, mais français.
2. Dans ce souvenir ou pseudo-souvenir, Jésus est un nouveau-né entouré de vieillards bienveillants. Tous les tableaux intitulés « Jésus au milieu des Docteurs » le représentent adulte. Le tableau auquel je me réfère, s’il existe, est beaucoup plus vraisemblablement une «Présentation au Temple ».
培瑞克的童年敘事文的特點在於他從不刻意為童年記憶片段建構一種因果關係流暢平順的邏輯性秩序,而寧可保留記憶斷片的不完整、不可靠與恣意性。這點,借由他所選用的陳述動詞(il me semble...)、語式(le premier souvenir aurait pour cadre... ; son nom aurait été...)、岔入的反問((n’ai-je pourtant pas dit il y a un instant que j’avais trois ans ?))和其他指示非涉真理的用語(il ressemble davantage à un rêve ; dans une variante, ...)所揭露。如此,他一邊敘述回憶,一邊檢討記憶的狀態,不斷提出質疑與自我反駁。對一本自傳而言,相當不尋常的是他在章末刻意附加了註解的部份,形成一個彷彿更客觀的後設批評聲音,對正文原已不確定的回憶內容又再加以修正。而表面上看似絕對個人的記憶,有時也僅是套用、寄居於集體記憶的樣貌才得以成形,因此他的記憶畫面竟是模擬古典名畫中的場景;而培瑞克對這樣的模擬不但充份地意識到,講明出來,而且還在註解當中提出另一畫題,彷彿他在意的僅是如何寫得更好或趁此玩味文化上的聯想,而非如何才能掌握到真相(或對真相已絕望?)。
培瑞克的童年敘事還有一個特點,就是他從不耽溺於對己身經驗感受的抒發,更不會誇大情感:矜持含蓄是他作為自傳作家的人格特質。他在這篇選文的文字處理方面便包含這些特色。
在內容方面,這是作者宣稱記得的最早的童年回憶。值得注意的是,「最早的童年回憶」在童年敘事模式中是一個相當重要的段落,甚至已具有一種神話性的地位,而這個地位的取得,是因那是最源初的記憶,標示著個人主體意識的第一次醒覺。然而,培瑞克故意套用這樣的模式來寫自傳,且由於他坦誠表明的不確定感,等於是一邊在探索自己的記憶,又一邊藉由互文典故以美化這段似真似假的記憶,再加上上述種種書寫策略的運用,就此已推翻了「最早的童年回憶」的神話性。
關於這段認字的回憶,一方面強調的是他作為猶太後裔法國公民的身份,另一方面又表達了日後他對於失散的猶太親族,其實是感到相當疏離的:他已和這樣的出身背景完全異化了。因培瑞克的童年正遇上第二次世界大戰期間,猶太人所經歷的浩劫與法國當時被分為納粹占領區與維奇政權管轄區的史實,在教學實踐中,便有必要為同學復習一下,以利於了解故事背景。最後,這段記憶(無論算是最早的童年回憶與否)有個比較正面的意涵,是顯示了培瑞克自小對文字的興趣:有學者還指出他的文學創作的最小單位不是單字,而是字母。
二次大戰初,培瑞克的父親身為從波蘭來的猶太裔移民,如同當時在
回覆刪除法國的許多外來移民一般,為了表示對新祖國法國的效忠,而主動投
入了戰場,不料卻在戰爭才剛開始便不幸喪命。他的母親在情勢開始
危急時,委託紅十字會把小培瑞克送往南部的親戚家,之後,她並未
及時離開巴黎,還天真地相信她身為「為國捐軀者的遺孀」,應不致
於受到任何迫害。培瑞克是到了戰後才得知她可能是在被送往波蘭
(她的故鄉)猶太集中營的路上遇難的。就這樣,戰後培瑞克在未曾
親身經歷事故的情況下,忽然就成了無父無母的孤兒。
培瑞克的父母和祖父母是來自波蘭猶太裔的移民,約莫於二十世紀初
回覆刪除一次大戰前後來到了法國。培瑞克出生的巴黎美城區
(Belleville)即是波蘭猶太移民主要的聚居地點。這些東歐猶太
移民,經濟上普遍處於弱勢。他們之所以選擇法國,是因他們嚮往
「法國為雅各賓黨人的國度,以自由、平等、博愛為普世價值」。當
時許多的移民來到法國後,不惜放棄猶太宗教、習俗以及具有民族特
色的生活方式,決心融入法國社會。二次戰前,許多人選擇加入共產
黨,並於戰時投入地下抗戰組織。他們沒有料到的是,在納粹、甚至
維奇政權統治下的法國,會指名猶太人為社會公敵,欲加以驅逐滅
絕。正因父母輩認同法國的決心,加上戰時被迫隱匿身份以逃避被捕
的命運,使得像培瑞克那一代的許多猶太後裔青年,在成長過程中無
緣接觸其祖先文化,對猶太民族的語言習俗等全然陌生。青年時期的
培瑞克便是將自己定義為道地的法國青年,接受當時知識份子主流的
左傾思想。1970年代諸多時事促成其自我定位的反省,許多猶太後裔
的知識青年,必須在決意認同的馬克思(或雅各賓)國際主義政治理
想,以及身為猶太族裔之獨特性體認之間,尋求和接受一種矛盾並存
或多元主義(pluraliste)的妥協狀態
經由文學史和法國小說課介紹
回覆刪除對Georges Perec充滿興趣
雖然或許目前仍未有時間或機會拜讀他的作品
第一次經由老師的介紹
對一個作家充滿「好感」
再補充一下 猶太人在歐洲遭受的迫害真是與西元史一樣長
回覆刪除前幾年看過不少有關猶太遷移史的記錄片 真是辛酸史好幾段
在法國大革命時 第一次在法國 猶太人也獲得同等的公民 自由等與其
他人平等的人權 這就是何以上面會提到雅各賓的原因
不過法國人歧視與排斥猶太人並未因此而結束
十九世紀末年的affaire Dreyfus正可說明在當時民族主義氣燄高漲
時的氣氛
不過 Perec無論如何就是個現代的法國人 雖然他成為孤兒是因其父
母的猶太身份 但他並無猶太文化的認同感 也不真認為有必要去追補
他文化中沒有的東西 基本上民族主義觀並非他的信念
在墨尼黑奧運時發生以色列選手被殺的恐怖主義事件
Perec相當震驚 但他的震驚是因這種運動會上出現的暴力行為
就政治面來講 以色列其實是個民主進程上頗有爭議的國家 Perec 絕
不是那種因為只是曾是同一族後代就包容或同情以色列惡法惡政府的
人
事實上 他在當時以他國際主義的立場 還更憂心一般巴勒斯坦人民的
處境
培瑞克文學創作的最小單位 不是單字 而是字母...
回覆刪除舉例
那本沒有用到半個字母e的長篇小說 La Disparition
除了沒有e之外 故事本身也是絕對引人入勝的
內容涉及神秘的連環謀殺事件
據說有受到Agatha Christie的影響也有可考的參照互文
至於W ou le souvenir d'enfance 他在獻詞部份
寫 Pour e
e 就是eux "...parce que j'ai été un parmi eux..."
請注意看上頭那張照片 Perec是用中指與無名指夾香煙
回覆刪除他的朋友回憶說 這個手勢蠻dandy 但對Perec來講很自然
Perec和他那時代很多人 尤其是知識份子 一樣 都是手不離煙
但不幸的是 他還不到四十六歲就因肺癌末期 很快就去世了
那時他還有許多的寫作計劃 也正處如日中天的高峰 卻英年早逝
真的是非常非常令人傷心惋惜的事